Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/376

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Le mendiant commença aussitôt sa tournée. Quand il arriva à la maison d’Efflam, la sœur de celui-ci, qui avait sans doute oublié la recommandation de son frère, ou qui ne craignait pas d’être dénoncée par un aveugle, qui ne connaissait ni elle ni la maison, lui donna un morceau de la chèvre du roi. L’aveugle s’en aperçut, dès qu’il y eut goûté, et, à l’insu de la jeune fille, qui était rentrée dans la maison, après avoir fait son aumône, il marqua la porte de la maison d’une croix blanche, et se hâta ensuite d’aller en avertir le roi. Celui-ci envoya quatre soldats à la recherche de la maison dont la porte était marquée d’une croix blanche, à la craie, avec ordre de lui amener sur-le-champ les habitants de cette maison. Mais Efflam avait remarqué la croix blanche de sa porte et il interrogea sa sœur et lui demanda si elle ne lui avait désobéi en rien. Hénori lui dit qu’elle avait bien donné les restes de leur dernier repas à un vieux mendiant, qui avait excité sa commisération, mais, qu’il n’y avait rien à craindre de sa part, puisqu’il était aveugle. Efflam, sans attendre un mot de plus, se procura un morceau de craie blanche et se mit à parcourir la ville, en traçant des croix sur toutes les portes.

Les soldats s’arrêtèrent à la première porte où ils aperçurent une croix et dirent :

— C’est ici. Ils entrèrent dans la maison et