Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouvèrent deux vieillards, mari et femme, et les invitèrent à les accompagner jusqu’au palais du roi.

— Que nous veut le roi ? demandèrent-ils, tout étonnés.

— Vous avez volé son trésor et sa chèvre.

— Comment l’aurions-nous fait, s’écrièrent-ils, saisis de frayeur, vieux et incapables comme nous le sommes ? Il y a plus de six mois que nous n’avons mis le pied hors de notre maison.

Les soldats, les voyant si vieux et si incapables, se regardèrent et se dirent :

— Ce ne sont pas eux, évidemment ; voyons si nous ne trouverons pas de croix à quelque autre porte.

Et ils sortirent et s’aperçurent, avec surprise, que les portes de toutes les maisons du quartier portaient des croix semblables ; ils l’allèrent dire au roi.

— Quel homme que ce voleur ! s’écria le roi. Et il rêva à un autre moyen de le prendre en défaut.

Le lendemain matin, il fit publier, par toute la ville qu’il exposerait sa couronne royale, sur la place publique, devant son palais, et qu’elle appartiendrait à celui qui pourrait la dérober, sans se faire prendre.

Efflam, en entendant cela, se dit en lui-même :