Page:Luzel - Contes populaires, volume 3, 1887.djvu/385

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— Que vous est-il arrivé, maître ? lui demanda son valet de chambre, étonné de le voir dans cet état. Je vous trouve bien triste, contre votre ordinaire.

— Ce n’est pas sans raison, répondit-il.

— Puis-je vous être utile ?

— Tiens, lis cette lettre que le roi m’envoie. Le valet prit la lettre, la lut et dit ensuite :

— Et c’est là ce qui vous inquiète tant ? Il y a bien de quoi, je pense.

— Eh bien ! vous vous tourmentez pour peu de chose.

— Comment, peu de chose ! Est-ce que, par hasard, tu serais capable de me tirer d’affaire, toi, de remplir toutes les conditions de cette sotte lettre ?

— Certainement, et sans peine.

— Comment cela ? Parle, vite.

— Promettez-moi d’abord de me céder la moitié des revenus de votre abbaye.

— C’est entendu, je te cède la moitié des revenus de mon abbaye, si tu me tires d’embarras.

— Ecoutez-moi bien, alors : vous m’emmènerez avec vous et nous partirons à Noël, qui n’est pas un dimanche et qui n’est non plus ni jour ni nuit. Vous ne devez être ni habillé, ni nu, ni à pied, ni à cheval, ni en voiture, et il vous faudra reculer et avancer en même temps. Rien