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iv
préface

Un autre historien et critique illustre, membre de l’Institut, me semble avoir parfaitement caractérisé ma méthode et défini les rôles respectifs du collecteur de traditions populaires et de la critique, dans les lignes suivantes, écrites à propos de mon premier volume des Gwerziou Breiz-Izel. « La critique de M. Luzel est aussi sobre que ses reproductions sont exactes. Pas de commentaires ambitieux, pas d’effort pour relever la valeur de ses pièces, en y cherchant de prétendues allusions historiques, nulle tendance à en exagérer l’ancienneté, parfaite discrétion dans la critique de ses devanciers… L’essentiel est qu’on soit sûr qu’entre le lecteur et le peuple aucune prétention littéraire ne s’est interposée.

« Cette absolue bonne foi donne une haute valeur au travail de M. Luzel. Son livre sera un document indispensable dans les études celtiques, qui, nous en avons maintenant l’assurance, finiront par se fonder en France. Or, pour ces études, deux choses sont nécessaires : au fond des pays où vivent encore les langues celtiques, de zélés et consciencieux chercheurs, apportant modestement leur pierre à l’édifice futur : à Paris, un enseignement élevé, où la théorie philologique et historique soit dressée, avec l’aide que fournit la comparaison des branches de la science plus avancées, et d’après les méthodes qui ont fait faire aux autres parties de la philologie et de la critique de si admirables progrès. M. Luzel remplit parfaitement le premier de ces devoirs… »[1].

Je ne céderai pas à la tentation de reproduire ici tous les jugements favorables qui ont été portés sur le premier volume des Gwerziou Breiz-Izel en France et à l’étranger. Je signalerai seulement ceux de M. F. Liébrecht, professeur à

  1. (1) Ernest Renan, — Journal des Débats du 4 septembre 1858.