Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/287

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En le voyant revenir dans un aussi triste état que François, le cadet, qui avait nom Jean, voulut partir à son tour.

Il rencontra aussi le même vieillard que les deux autres et alla aussi avec lui à son château. Mais, le lendemain matin, il ne se leva pas avant que la cloche n’eût sonné, et, au moment de partir avec les moutons, le vieillard lui fit les mêmes recommandations qu’à ses deux frères. Il sortit alors du château et suivit le troupeau. Il arriva bientôt à la fontaine d’eau limpide et claire, et, en la voyant, il s’agenouilla et dit :

— Si cette fontaine était faite des larmes que répandit la sainte Vierge, quand son divin Fils mourut pour nous, sur la croix !...

Et il récita cinq Pater et cinq Ave, puis il se releva, et ses moutons, qui l’avaient attendu pendant qu’il priait, continuèrent de marcher.

Arrivé à la fontaine de lait, il dit :

— Si cette fontaine était faite du lait que fournit la mère de notre Sauveur pour nourrir son divin Fils !…

Et il s’agenouilla encore, et récita cinq Pater et cinq Ave, et les moutons s’arrêtèrent pendant qu’il priait, puis ils continuèrent leur route et arrivèrent à la fontaine de vin rouge. Jean s’agenouilla pour la troisième fois, en disant :