Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/289

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Il monta alors plus haut, l’âme navrée de douleur, et regarda par une autre fenêtre placée au-dessus de la première. Et il vit une autre fournaise ardente, immense, et pleine aussi d’hommes et de femmes de tout âge et de toute condition ; et là encore, il reconnut plusieurs personnes. Et tous ces malheureux tendaient vers lui des mains suppliantes et lui criaient :

— Ayez pitié de nous ! tirez-nous d’ici !…

— Et comment pourrais-je le faire, pauvres malheureux ?

— En priant Dieu et en faisant dure pénitence.

— Je prierai Dieu pour vous, et je ferai dure pénitence.

Et il monta plus haut encore, et, par une troisième fenêtre, il vit un jardin délicieux, rempli de belles fleurs aux suaves parfums, de chants, de musique et d’anges radieux. Il y vit aussi grand nombre de gens de tout âge et de toute condition, des évêques, des prêtres, des moines, des religieuses, des vieux solitaires, et beaucoup de gens du peuple, des paysans et des paysannes, des artisans, des mendiants, et tous étaient rayonnants de bonheur et chantaient les louanges de Dieu. Et au milieu de cette foule de bienheureux, il reconnut son maître, le vieillard à qui appartenaient les moutons. Il était là comme un roi au milieu de son peuple, et tous l’aimaient et chan-