Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/290

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taient ses louanges. Et le vieillard, l’ayant aperçu, le salua avec un sourire et lui dit de faire une demande, et qu’il la lui accorderait, quelle qu’elle pût être, parce qu’il était content de lui.

— Eh bien ! maître, dit alors Jean, puisque vous avez cette bonté, je vous demande de vouloir bien mettre un terme aux souffrances de mon père, de ma mère et de ma tante, que j’ai vus, plus bas, dans un lieu dont la pensée seule fait frémir d’effroi et d’horreur !

— Hélas ! mon pauvre enfant, cela ne se peut pas, car ils sont dans l’enfer, d’où l’on ne sort plus, une fois qu’on y est.

— Oh ! mon bon maître, ne repoussez pas ma prière ; exigez de moi, en échange, telle pénitence qu’il vous plaira, et, quelque dure qu’elle puisse être, j’aurai le courage de tout soufffrir, pour délivrer mes pauvres parents, qui sont si malheureux !

— Eh bien ! mon enfant, j’y consens, tant ta charité et ta foi sont grandes. Écoute donc à quel prix tu peux les délivrer : tu ceindras autour de ton corps nu une ceinture de fer garnie de clous dont les pointes aiguës, tournées en dedans, te déchireront la chair ; je fermerai cette ceinture avec une petite clé d’or, que je jetterai ensuite au fond de la mer, et ta pénitence ne finira que lorsque tu retrouveras cette clé, pour ouvrir la