Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 1, 1881.djvu/370

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, c’est comme les vies des hommes : les unes commencent ; d’autres sont dans leur force et tout leur éclat ; d’autres sont faibles et vacillantes ; d’autres enfin sont près de s’éteindre…

— Comme en voilà un (un cierge) qui est long et haut !

— C’est celui d’un enfant qui vient de naître.

— Et cet autre, que sa lumière est brillante et belle !

— C’est celui d’un homme dans toute la force de l’âge.

— En voilà un qui va s’éteindre, à défaut d’aliment.

— C’est un vieillard qui se meurt.

— Et le mien, où est-il aussi ? Je voudrais bien le voir.

— Le voilà près de vous.

— Celui-là ?… Ah ! mon Dieu, il est presque entièrement consumé ! Il va s’éteindre !…

— Oui, vous n’avez plus que trois jours à vivre !

— Que dites-vous là ? Quoi, trois jours seulement !… Mais puisque je suis votre ami et que vous êtes le maître ici, ne pourriez-vous me durer mon cierge quelque temps encore… par exemple, en prenant un peu à celui d’à côté, qui est si long, pour l’ajouter au mien ?…

— Celui d’à côté, qui est si long, est celui de