Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/106

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le bûcher fut entièrement consumé, elle en sortit comme elle y était entrée. La chemise enduite de résine n’avait même pas été entamée par le feu. Quand la marâtre vit cela, elle courut, furieuse, jusqu’à son amie la sorcière et lui raconta comment les choses s’étaient passées, et lui dit de trouver autre chose qui réussît mieux.

— C’est bien étrange, dit la sorcière ; mais voici ce qu’il vous faut faire à présent, et nous verrons bien si elle se retirera de là. Faites-lui attacher les quatre membres à quatre chevaux, puis que quatre homme cinglent les chevaux à coups de fouet, et vous verrez ce qu’il adviendra alors de cette belle.

La marâtre revint à la maison et se mit en devoir de faire exécuter sur le champ le conseil de la sorcière. La pauvre Déodié fut attachée par les pieds et les mains à quatre chevaux vigoureux. Mais on eut beau cingler les chevaux à grands coups de fouet, ils restaient sur place et, à force de ruer, ils finirent même par tuer les hommes qui les frappaient.

La marâtre, furieuse, courut de nouveau vers son amie la sorcière. Celle-ci était fort étonnée et aussi fort embarrassée, et commençait à comprendre que Déodié était protégée par une puissance supérieure à toute sa science. Elle dit encore pourtant :