Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/122

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par où avait pénétré le couteau fatal, une petite marque comme un fil de soie rouge.

Le comte demanda à sa fille chérie comment il se faisait qu’elle était encore en vie, et quelles peines elle avait ressenties.

— « Mon père, répondit-elle, quand on m’égorgea, j’avais toujours eu une dévotion toute particulière à la sainte Vierge, ma patronne.

« C’est la sainte Vierge qui m’a ainsi conservée, sans que j’aie éprouvé aucune souffrance. Je n’ai eu à souffrir ni de la faim, ni de la soif.

— « Venez avec moi, lui dit son père ; venez, ma fille, et je vous marierai ; je vous rendrai heureuse en vous unissant à un homme prudent et sage.

— « Excusez-moi, mon père ; mais je désire, si cela ne vous déplaît pas, qu’on bâtisse ici même un couvent en l’honneur de la Reine des saints.

« Je veux rester ici, toute ma vie, à prier et à louer Dieu, pour remercier le Seigneur et son auguste Mère des grâces qu’ils m’ont accordées. »

Le comte y consentit, et, pour donner satisfac-