Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Eh bien ! camarades, dit un d’eux, la journée a-t-elle été bonne ?

— On ne peut plus mauvaise, répondirent les deux autres.

— Moi, reprit le premier, je suis content.

— Raconte-nous donc ce que tu as fait.

— Je le veux bien ; mais il faut que je voie auparavant s’il n’y a personne à nous écouter dans le coffre.

— Qui veux-tu qu’il y ait dans le coffre ? Parle vite ; nous sommes impatients de connaître tes exploits.

— Je ne dirai pas un mot avant d’avoir visité l’intérieur du coffre. Vous avez donc oublié déjà comme nous avons été pris dans l’affaire de la fille du roi d’Angleterre ?

Et il ouvrit le coffre, et apercevant Robert qui s’y blotissait et se faisait aussi petit qu’il pouvait :

— Ah ! c’est toi qui es là y l’ami Robert ? À merveille ! je suis enchanté de te retrouver. Ne te rappelles-tu pas que tu avais parié avec ton frère Ollivier, qui est à présent roi d’Angleterre, que le pont de Londres est trois fois plus grand que la grâce de Dieu, et que tu gagnas ton pari, grâce aux témoignages d’un prêtre, d’un juge et d’un moine, qui soutinrent que tu avais raison ? Le prêtre, le juge et le moine, c’étaient nous trois, mon ami, et nous prétendons être payés du