Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/155

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pour la veillée funèbre, selon la coutume du pays. Mon père s’y trouvait aussi, comme voisin. On récita les prières usitées en pareille circonstance.

À une heure avancée de la nuit, vers onze heures ou minuit, on entendit le bruit des pas d’un cheval sur le pavé de la cour, et une voix forte et claire cria :

— Es-tu prêt, Iann ann Treut ? Je viens te chercher.

On se regarda avec étonnement ; personne ne dit rien, et on entendit de nouveau les pas du cheval qui s’éloignait.

Environ une heure plus tard, on entendit encore le cheval revenir, et la voix cria de nouveau, mais avec plus de force que la première fois :

— Es-tu prêt, Iann ann Treut ? Je viens te chercher.

Personne ne répondit, et l’on entendit les pas du cheval qui s’éloignait encore.

Enfin, une heure plus tard, le cheval revint, et la voix cria encore, mais effrayante, cette fois, à faire dresser les cheveux sur la tête :

— Es-tu prêt, Iann ann Treut ? Je viens te chercher, et il faut me suivre !...

Et le mort se leva de son cercueil et sortit par la fenêtre, en brisant les carreaux.

Tous ceux qui étaient là restèrent immobiles