Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/156

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de frayeur. Il y eut pourtant quelqu’un qui osa regarder par la fenêtre, et il vit un cavalier, tout habillé de rouge, sur un cheval noir, avec l’avocat en croupe derrière lui, et le cheval partit au galop, et le feu jaillissait de ses quatre pieds et de ses naseaux.

C’était le diable qui emportait le mauvais avocat.

Les gens de la veillée convinrent entre eux qu’ils ne diraient rien, avant quelques jours, de ce qu’ils avaient vu et entendu. L’on mit dans le cercueil des bûches et des pierres enveloppées de linge, et, le lendemain matin, le curé de Saint-Melaine vint avec son vicaire, les enfants de chœur et les chantres, et le cercueil fut porté à l’église, puis au cimetière, où il fut enterré après les cérémonies d’usage.


(Conté par Vincent Coat, ouvrier de la manufacture
dès tabacs de Morlaix, mai 1874.)