l y avait jadis, au bourg de Pluzunet, une
jeune couturière, nommée Fantic Loho,
qui était d’humeur gaie et joyeuse, et qui
riait et chantait plus qu’elle ne priait, hélas !
C’était, d’ailleurs, une excellente fille, aimée de
tous ceux qui la connaissaient,
et le cœur sur
la main, comme on dit. Tous les jours, elle
allait travailler à la journée, dans les métairies
de la paroisse, et, le plus souvent, elle s’en revenait toute seule, à la nuit tombante, riche et heureuse des six sous qu’elle rapportait, pour prix de
son travail. Elle chantait, de sa voix fraîche et
claire, des sôniou et des refrains de danse, en traversant les champs et les landes, pour se tenir
compagnie, comme elle disait, et pour mettre en
fuite les Kornandoned (nains), qui dansent, en
chantant éternellement le même refrain, au clair
de la lune, dans les carrefours et sur les landes,
autour des grandes pierres, et invitent les passants à prendre part à leurs ébats. Maintes fois,
durant les veillées d’hiver, elle avait entendu