Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/184

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son confesseur ne venait pas... Enfin, quand l’heure fut venue, le vieux prêtre alla trouver sa pénitente et lui dit :

— Suivez-moi, mon enfant.

Et, la prenant par la main, il la fit sortir de l’église, la mena à la croix de pierre du cimetière et lui parla de la sorte :

— Agenouillez-vous là, sur les marches de la croix, et restez-y à prier et à pleurer, toute la nuit ; demain matin, je viendrai vous prendre.

Puis il se rendit auprès d’Yvonne et lui dit :

— Si votre amie est damnée, vous et moi nous serons également damnés !

— Dieu, que dites-vous là ?... s’écria la jeune fille, effrayée.

Et, toute la nuit, elle pria pour son amie avec son confesseur.

Au point du jour, le vieux prêtre se rendit au cimetière. Julie était toujours à genoux sur les marches de la croix. Mais, hélas ! elle n’avait plus qu’un bras ; l’autre lui avait été arraché par l’esprit malin en essayant de l’entraîner. La pauvre fille faisait pitié avoir. Elle était toute couverte de sang. Le prêtre lui dit :

— Levez-vous, mon enfant, et suivez-moi.

— Hélas ! je ne puis pas, répondit-elle.

— Je vous aiderai, prenez courage !

Et elle se leva, et s’appuyant sur le prêtre du