— N’iras-tu pas, lundi, à la foire de la Roche-Derrien ?
— Si vraiment, répondit Hervé ; j’ai un poulain à acheter, et j’irai à la foire pour voir si je trouverai ce qu’il me faut.
— Eh bien ! moi aussi ; j’ai besoin d’une vache, et si tu veux, nous irons ensemble, reprit Caboco.
— Je ne demande pas mieux.
— Alors, je passerai par chez toi, de bon matin, lundi.
— C’est entendu ; mais viens un peu avant le jour, afin que nous arrivions de bonne heure à la foire.
— C’est bien ; j’arriverai un peu avant le jour.
Le lundi matin donc, François Caboco heurtait de son bâton à la porte de Hervé Kérandouf, avant que le soleil fût levé, et ils prirent ensemble le chemin de la Roche-Derrien. Comme ils gravissaient la grande côte de Berlinkenn, avant qu’il fît encore bien clair, — car c’était au mois de novembre, où les jours sont si courts, — Caboco tira tout à coup son couteau de sa poche, l’ouvrit et dit à Kérandouf :
— Fais ta dernière prière, car tu es au moment de perdre la vie !
— Est-il possible que tu veuilles me tuer de cette façon, François Caboco ?
Mais aussitôt, sans dire un mot de plus, le