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Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/214

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lit et se jeta à genoux pour demander pardon à son fils et à sa femme, en disant :

— Je suis un misérable indigne de pardon, et qui mérite d’être puni. Me voici à votre discrétion ; faites votre devoir ; j’ai mérité la mort, et je suis content de la souffrir à l’instant même. Que de contentement et de joie, alors, dans cette chambre ! Les deux époux et leur fils se tenaient embrassés avec un amour admirable !

Le lendemain matin, comme ils étaient à table, pour déjeûner, au milieu de leur plaisir et de leur joie, l’homme demanda à sa femme le paquet qu’il lui avait remis en arrivant, afin d’avoir sa miche de pain et d’en manger ensemble. Quand il y porta le couteau, il en tomba cent louis d’or, qu’il ne savait pas y être.

Le dimanche suivant, leur fils célébra sa première messe, en grande cérémonie.

Dieu nous accorde la grâce de participer à tous les sacrifices qu’il offrira au Seigneur, et de nous trouver ensemble au paradis, pour chanter éternellement les louanges de Jésus !


Cette légende est extraite et traduite littéralement de la collection des manuscrits bretons de M. de Penguern, déposée à la Bibliothèque nationale, à Paris. Elle est écrite en vers bretons de huit syllabes, assez irréguliers et défectueux, sans doute par la faute du conteur. C’est le seul exemple que je connaisse d’un conte breton écrit en vers, dans la langue du pays, si l’on