Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/215

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excepte toutefois la vie de saint Corentin, par le père Maunoir, qui est un véritable conte merveilleux, et quelques autres légendes de saints.

J’en ai aussi recueilli, dans l’île de Bréhat, une version en prose, qui diffère sensiblement de celle-ci, avec laquelle elle n’a de commun que le commencement. Le nouveau marié invite, comme ici, un ancien camarade pendu à assister à son mariage et à son banquet de noces. Le pendu n’y manque pas, et quand la noce va à l’église, il donne le bras à la fiancée, lui passe l’anneau nuptial au doigt, s’asseoit à côté d’elle à table, et, le soir, se place entre elle et son mari, dans le lit nuptial. Puis, la noce terminée, il s’en va, après avoir invité son ami à venir dîner aussi avec lui, dans sa maison. Le rendez-vous est au pied des poteaux patibulaires. Le nouveau marié s’y rend, saisi de terreur, et des diables viennent le chercher, avec grand vacarme. Mais il est sauvé par l’intervention d’un enfant nouveau-né, qu’il avait tenu sur les fonts baptismaux, quelque temps auparavant. (Voir L’ombre du pendu, page 126 de ce volume.)




IV


il est bon d’être charitable envers les pauvres.



Il y avait une fois une femme riche qui n’était guère charitable envers le pauvre. Elle donnait bien un peu, mais non selon ses moyens. Un jour qu’elle avait un grand repas,