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pourrons aussi donner quelque chose pour faire réparer notre vieille église, comme tout le monde.

— Je le veux bien, ma fille, répondit la mère.

Marie Petit-Cœur alla donc au marché, à Lannion, avec ses six petits poussins dans un panier.

Quand elle fut sur la place du marché, voilà qu’une belle dame vint droit à elle et lui dit :

— Combien vos petits poussins, mon enfant ?

— Votre volonté, madame, car l’argent que j’en recevrai sera pour contribuer à réparer notre vieille église, qui tombe en ruines.

Et la dame lui donna un louis d’or et un morceau de pain blanc pour sa mère. Marie n’avait jamais vu de louis d’or, et elle pensa que c’était une pièce de quatre réaux (un franc), et elle était très-contente.

Comme elle s’en revenait à la maison, elle s’arrêta pour admirer de beaux bouquets de fleurs artificielles, qu’elle vit dans une boutique, et elle se disait en elle-même :

— Le beau bouquet ! et comme il ferait bien sur l’autel de la Sainte-Vierge, dans notre vieille église !

Comme elle restait longtemps à contempler le bouquet, la marchande la remarqua, et elle vint sur le seuil de sa porte et lui demanda :

— Est-ce que vous voudriez avoir un bouquet de là, mon enfant ?