Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/280

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— Excusez-moi, répondit-elle, monseigneur ; je ne suis qu’une pauvre fille, une bergère gardant ses moutons sur la lande, et je ne possède rien ; voyez comme je suis mise !

— Oh ! cela ne fait rien, car il ne manque pas d’argent chez moi pour vous acheter de beaux habits et tout ce qui pourra vous faire plaisir.

— Grand merci, monseigneur, mais je ne veux pas me marier. Ce qui me plaît et me convient, c’est d’être bergère avec mes moutons, sur la lande.

Là-dessus, le seigneur s’en alla.

Un instant après, Marguerite vit s’avancer vers elle une dame si richement vêtue et si belle, qu’elle éclairait comme le soleil du bon Dieu, et le petit agneau blanc alla lécher ses pieds.

La belle dame parla de la sorte à la bergère :

— Bonjour, Marguerite, ma chère enfant, sage et aimée de Dieu.

— Bonjour, madame, répondit Marguerite, étonnée.

— Votre marâtre, mon enfant, pour vous causer de la peine, fera mettre à mort votre petit agneau blanc ; mais laissez-la faire : moi, je vous en dédommagerai.

— Jésus ! répondit Marguerite, désolée, faire