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étaient les pieds poussèrent deux pommiers et deux poiriers couverts de fruits superbes.

La dame avait disparu, sans rien dire.

Marguerite, émerveillée de ce qu’elle voyait, voulut d’abord goûter de l’eau de la fontaine ; et elle y puisa avec une belle tasse d’argent, qui était attachée à la margelle avec une chaîne d’argent, et but.

— Dieu, comme cette eau est délicieuse ! s’écria-t-elle aussitôt.

Et elle en puisa une seconde tasse, but encore et trouva cette fois à l’eau un goût de vin, de vin délicieux. Elle alla alors visiter les pommiers et les poiriers. Les branches étaient trop hautes un peu pour qu’elle pût en cueillir les fruits ; mais elles s’abaissèrent d’elles-mêmes à sa portée, et elle cueillit pommes et poires, en mangea et les trouva délicieuses.

Désormais, quand elle en éprouvait le besoin, elle mangeait à discrétion du fruit de ses arbres, puisait de l’eau ou du vin à sa fontaine, et elle était heureuse, trouvait le temps court et chantait constamment.

Son père vint la visiter un jour, et fut bien étonné de voir la fontaine et les quatre arbres couverts de beaux fruits.

— Que signifie tout ceci, ma fille ? demanda-t-il.