Page:Luzel - Légendes chrétiennes, volume 2, 1881.djvu/339

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fouilla, et on trouva le couvert dans ma poche. Je fus immédiatement jeté dans un cachot puis condamné à mort et fusillé...

Tout le monde écoutait avec la plus grande attention ; mais le capitaine et sa femme pâlissaient à vue d’œil et ne paraissaient pas être à leur aise. Le roi d’Angleterre, qui les regardait de temps en temps, s’en aperçut et dit :

— Tout ceci, comme je vous l’ai dit en commençant, n’est qu’un rêve, et personne ne doit s’en inquiéter, ni y attacher plus d’importance qu’on n’en donne ordinairement aux rêves. Je continue donc. Je fus condamné à être fusillé et exécuté. Mais, un vieux soldat, un brave camarade que j’avais, et que je voudrais bien retrouver quelque jour, me déterra pendant la nuit et me rappela à la vie, avec je ne sais quelle drogue...

— C’est vrai ! Il me semble connaître cette histoire-là ! ne put s’empêcher de s’écrier Ancien- la-Chique.

Le capitaine et sa femme se levèrent pour sortir, prétextant une indisposition.

— Je désire que personne ne sorte avant que j’aie terminé mon histoire ; j’ai du reste bientôt fini, dit le roi d’Angleterre.

Et il continua ainsi :

— Je passai alors en Angleterre, et je m’y engageai dans l’armée. J’eus le bonheur de rendre