Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/125

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— Puisqu’il en est ainsi, mon enfant, tu peux rester.

Mabik resta donc auprès de son oncle l’ermite. Celui-ci, quand ils se promenaient ensemble, dans le bois, lui apprenait les vertus secrètes des herbes et des plantes, ainsi que maintes oraisons propres à guérir les maladies du corps et les infirmités morales. Quand le vieillard restait trop longtemps en prière, l’enfant s’amusait à aiguiser sur un galet qui était à la porte de l’ermitage un vieux couteau tout rouillé qu’il avait trouvé sur la route, en venant à la forêt.

Mais retournons un peu chez Kaour Gorvan, et voyons ce qui s’y passait, pendant ce temps.

Le terme fatal approchait, le jour où devaient s’accomplir les sept ans, et le vieux pêcheur devenait de jour en jour plus triste, et finit par tomber malade. Mais, sa maladie était d’un genre tout particulier. Il criait et se démenait, dans son lit, comme un véritable possédé. Ses cris et ses hurlements troublaient et effrayaient tout le voisinage. On avait fait venir tour-à-tour tous les médecins de la ville, puis ceux de Brest et de la ville d’Is, et aucun d’eux ne connaissait rien à sa maladie.

Un jour, le vieillard appela auprès de lui son fils aîné Robart, et lui dit :

— Mon fils, vous pouvez mettre un terme à un mal qui est terrible, comme vous le voyez ;