Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/126

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seriez-vous disposé à faire ce qu’il faut pour cela ?

— Oui, mon père, je suis prêt à faire tout ce qu’il me sera possible, pour vous soulager.

— C’est le devoir d’un bon fils : prenez connaissance de ce qui est là-dessus.

Et il lui donna le parchemin fatal signé de son sang.

Robart le lut, avec effroi, et le vieillard lui demanda encore :

— Voulez-vous faire ce voyage pour moi, mon fils ?

— Mon père, répondit Robart, je suis prêt à donner ma vie pour vous, mais non mon âme.

Kaour Gorvan poussa un profond soupir et dit :

— Descendez et dites à votre frère Fanch de venir auprès de moi.

Fanch monta à la chambre de son père, lut le parchemin et fit la même réponse que son frère.

— Au moins, lui dit le vieillard, ne refuseras-tu pas d’aller trouver Mabik, qui est auprès de son oncle l’ermite, dans la forêt du Crannou, pour lui dire de venir me voir. Peut-être celui-là m’apportera-t-il quelque soulagement ?

— Oui, mon père, je ferai volontiers ce voyage pour vous, et je pars à l’instant.

Fanch prit deux chevaux dans l’écurie de son père, et partit aussitôt à la recherche de son oncle l’ermite et de son plus jeune frère.