Aller au contenu

Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la forêt du Crannou, ainsi qu’une pierre à feu (silex), de l’amadou et un briquet. Arrivé au rocher, tu en feras trois fois le tour, sur ta barque, en traçant trois cercles sur sa base, avec une de tes baguettes. À chaque tour, il s’y produira une marche dans la pierre. Alors, tu monteras au sommet du rocher, tu t’y asseoiras et, prenant le silex, l’amadou et le briquet, tu tireras du feu et en approcheras tes deux baguettes, qui s’allumeront aussitôt, comme deux cierges. Tu les poseras debout sur le rocher, une de chaque côté de toi, puis, tu attendras tranquillement. Bientôt après, tu entendras un grand bruit, et tu verras arriver du côté du couchant, un cavalier tout habillé de rouge et monté sur un beau cheval noir, qui marchera sur l’eau comme sur la route la plus solide. Le cavalier s’approchera de toi et t’invitera à descendre et à monter en croupe derrière lui. Tu lui répondras que, s’il veut t’avoir, il vienne te prendre. Il descendra de son cheval, et voudra gravir le rocher. Mais, dès qu’il aura mis le pied sur la première marche, il poussera un cri terrible et il remontera sur son cheval et partira au grand galop. Un instant après, arrivera un autre cavalier, avec deux chevaux. Il te priera aussi de descendre du rocher et de monter sur le beau cheval qu’il aura amené exprès pour toi. Tu lui diras, comme au premier, de venir te prendre. Il montera jusqu’à la seconde marche. Mais, il ressentira aussi une telle douleur que,