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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/166

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homme, lui répondit le portier du palais ; dites-moi d’abord qui vous êtes ?

— Qui je suis ? Petit-Louis, le filleul du fils du roi ! répondit-il avec fierté, et d’un ton assez insolent : — Dites à mon parrain que je suis ici, ajouta-t-il.

On fit savoir au prince qu’un homme qui prétendait être son filleul demandait à le voir.

— Introduisez-le, tout de suite, dit le prince. Le Cacous fut introduit, et il présenta sa lettre.

— Oui, dit le prince, je reconnais cette lettre : mais, mon pauvre filleul, quelle tenue, et quelle mine tu as ! Quoiqu’il en soit, tu es toujours mon filleul et tu es le bienvenu.

Le prince donna l’ordre à ses valets de le peigner, de le laver et de l’habiller convenablement. Si vous aviez vu comme ce petit monstre était fier et vaniteux, alors, en se promenant par le palais et les jardins !

Environ quinze jours après, Petit-Louis arriva aussi à Paris. Il alla demander condition au palais du roi. Un valet d’écurie avait été renvoyé la veille, et il fut pris pour le remplacer. Ce fut avec une grande joie qu’il retrouva son vieux cheval, dans les écuries du palais.

— Te voilà donc, mon pauvre vieux cheval ? lui dit-il, en l’embrassant.

— Oui, mon bon maître ; mais, hélas ! que de peines et de travaux vous attendent ici ! Et tout cela parce que vous m’avez désobéi, en cueillant sur l’arbre de la forêt une plume de