Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/178

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Louis, filleul du roi de France ? demanda la reine.

Et Petit-Louis lui expliqua ce que demandait la Princesse.

— Soyez sans inquiétude, lui répondit-elle, ce sera fait à temps, et bien fait.

Aussitôt toutes les fourmis se mirent à l’ouvrage. Elles firent trois tas, un de chaque sorte de grain, et, avant le jour, tout était terminé et parfait.

Quand la Princesse vint, au lever du soleil :

— L’ouvrage est-il terminé ? demanda-t-elle.

— Oui, Princesse ; répondit Petit-Louis.

— Et bien fait ?

— Examinez, Princesse.

Et elle prit une poignée de grains de chaque tas, et l’examina de près. Elle n’y trouva rien à redire. Grand était son étonnement.

— Parfait ! dit-elle ; allons déjeuner, à présent.

Et ils déjeunèrent, puis passèrent encore la journée à se promener ensemble, jusqu’à l’heure du souper. Après souper, comme ils faisaient leur partie de cartes, Petit-Louis fut encore pris de sommeil.

— Il y a encore de l’ouvrage à faire ici, lui dit la Princesse ; viens, que je te montre la tâche de cette nuit.

Ils passèrent par la cuisine : Petit-Louis y prit un quartier de veau, qu’il vit sur la table, et le cacha sous son manteau. La Princesse l’enferma dans la cage d’un lion, qui n’avait