Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/180

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j’ai accompli tous les travaux que vous m’avez imposés.

— Bah ! reste ici avec moi ; nous ne saurions être mieux nulle part que dans mon château d’argent. Nous nous marierons, et nous vivrons heureux ici, où rien ne nous manquera.

— Non, non ! j’ai accompli les travaux qu’il vous a plu d’exiger de moi ; à présent, tenez votre parole, et partons, sur-le-champ.

— Eh ! bien, puisqu’il le faut, laisse-moi au moins le temps de fermer les portes de mon château et d’emporter mes clefs.

Et elle ferma les portes de son château, en mit les clefs dans sa poche, puis, ils se dirigèrent vers le rivage de la mer. La barque qui avait amené Petit-Louis l’y attendait. Ils y entrèrent, la barque partit d’elle-même, et, en peu de temps, ils furent rendus sur le rivage opposé. La Princesse, à l’insu de Petit-Louis, avait, pendant le trajet, jeté les clefs de son château dans la mer.

Quand ils prirent terre, le vieux cheval de Petit-Louis les attendait.

— Mettez la princesse en selle, — dit le cheval à son maître, — et vous, mettez-vous sur ma croupe, derrière elle, pour qu’elle ne puisse vous échapper.

Ainsi il fut fait, et ils partirent.

Quand le roi, qui était déjà vieux, vit combien la Princesse aux cheveux d’or était belle, il en devint éperdument amoureux et prétendit l’épouser, sur-le-champ.