Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/181

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— Tout doucement ! lui dit la Princesse ; il faut qu’auparavant vous me fassiez transporter ici mon château d’argent, car je ne veux pas habiter le vôtre.

Voilà le vieux roi bien embarrassé ! Comment s’y prendre pour transporter ainsi tout d’une pièce le château de la princesse ?

— Bah ! mon parrain, dit le Cacous, pourquoi vous inquiéter de la sorte ? Celui qui vous a amené la princesse, vous apportera aussi son château, sans doute.

Le roi fit appeler encore Petit-Louis, et lui dit que, sous peine de la mort, il lui fallait apporter le château d’argent de la princesse.

— Et comment, sire, pouvez-vous me demander une chose si déraisonnable ?

— Ah ! il n’y a pas à dire, il te faudra le faire, sous peine de mort !

— Allons ! j’essaierai, puisqu’il n’y a pas moyen de vous faire entendre raison.

Petit-Louis revint vers son cheval, triste et soucieux, et lui fit part de l’ordre insensé du roi.

— Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines ! dit le cheval. Retourne auprès du roi, et dis-lui qu’avant de te mettre en route, il faut qu’il te fournisse deux bâtiments, l’un chargé de pain et de viande, et l’autre vide, pour recevoir le château.

On fournit à Petit-Louis les deux bâtiments et les provisions qu’il demandait, et il partit.

Quand il débarqua dans l’île où était le