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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/183

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Et il courut avertir la Princesse.

— Votre château est arrivé, Princesse ! lui cria-t-il. Dieu, qu’il est beau, quand le soleil donne dessus ! À présent, nous allons nous marier, n’est-ce pas ?

Et il dansait, il sautait, le vieux roi, et ne se possédait pas de joie.

— Doucement, lui dit la Princesse, qui ne paraissait pas si contente ; le château est arrivé, c’est bien ; mais, les clefs ! je n’en ai pas les clefs, et ni moi, ni vous, ni personne au monde ne pourra jamais y entrer, jusqu’à ce qu’on m’ait retrouvé mes clefs !

— Mais, où donc sont-elles, ces clefs ? demanda le roi.

— Hélas ! pendant la traversée, elles me sont échappées des mains et sont tombées dans la mer, et je crains bien qu’on ne les retrouve jamais !

Et voilà le pauvre roi désolé, à cette nouvelle, au milieu de sa plus grande joie !

— Comment retrouver ces maudites clefs ? s’écriait-il, avec désespoir.

— Pour moi, dit le Cacous, je ne vois qu’un homme au monde en qui l’on puisse avoir quelque espoir ; c’est celui à qui vous devez déjà d’avoir ici la Princesse et son château.

— C’est vrai, répondit le roi ; dites-lui de venir me parler, vite !

On avertit Petit-Louis, et le voilà encore devant le roi.

— Je te dois déjà, mon garçon, d’avoir ici la