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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/184

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Princesse aux cheveux d’or et son château d’argent ; mais, les clefs ? les clefs du château manquent, et il faut les avoir pour y entrer.

— Et où sont-elles, sire ? demanda Petit-Louis.

— Pendant la traversée, la Princesse les a laissées tomber dans la mer, et il faut que tu me les retrouves.

— Comment pouvez-vous, sire, exiger d’un homme une chose semblable ? retrouver des clefs, au fond de la mer ! Songez-y donc !…

— Il n’y a pas à dire ; il faut que tu me les retrouves, où il n’y a que la mort pour toi !

Petit-Louis revint vers son cheval, plus triste que jamais, et lui raconta ce que le roi demandait encore.

— Cette fois, il me faudra aller avec toi, lui dit le cheval. Mais, retourne auprès du roi et dis-lui qu’il te faut, avant de te mettre en route, ma charge d’or et d’argent. Tout le long de la route, tu distribueras cet argent et cet or aux mendiants et aux malheureux que tu rencontreras. Quand tu arriveras sur le rivage de la mer, tu appelleras le petit poisson à qui tu as déjà sauvé la vie. C’est celui-là qui te secourra, cette fois.

Petit-Louis retourna auprès du roi, qui lui accorda facilement sa demande et, le lendemain matin, il se remit en route, avec son vieux cheval. Ils se dirigèrent du côté de la mer.

Arrivés sur le rivage, Petit-Louis s’avança au bord de l’eau et dit :