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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/187

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l’affaire, si vous étiez un peu moins vieux ? Vous avez, sans doute, entendu parler de l’eau de vie et de l’eau de mort, avec lesquelles on peut se rajeunir ? Si nous avions deux fioles de ces eaux merveilleuses, on vous ferait revenir à l’âge de vingt ans, et alors, nous aurions du plaisir à vivre ensemble.

— Cela est bien vrai, répondit le roi ; il faut que nous ayons de l’eau de mort et de l’eau de vie ; mais, comment se les procurer ?

Le Cacous, qui se trouvait aussi quelque part par là, dit aussitôt :

— Mais, mon parrain, celui qui a amené ici la Princesse et qui lui a apporté ensuite son château et fait retrouver ses clefs, au fond de la mer, vous procurera ces eaux merveilleuses, sans peine, je n’en doute pas.

— C’est vrai, répondit le roi ; dites-lui de venir me parler.

Si bien que le pauvre Petit-Louis, qui se croyait au bout de ses peines, après les clefs retrouvées, reçut encore l’ordre d’apporter au roi deux fioles de l’eau de mort et de l’eau de vie, sous peine de mort.

— Il n’y aura donc pas de fin ? se disait-il ; pour le coup, c’en est fait de moi ! Comment pouvoir jamais réussir dans une pareille entreprise ? Il faut que ce vieux roi ait complètement perdu la tête !

Et il alla raconter la chose à son cheval, plus triste et plus soucieux que jamais.

— Jusqu’à présent, nous nous sommes bien