Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/220

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Jadis, quand j’étais jeune homme allant aux pardons, — j’avais de l’argent en poche, pour payer bouteille.

Et quand sonnaient le biniou et la hombarde, — j’étais le plus léger et le roi de la danse.

Mais aujourd’hui, que je suis marié et que j’ai femme, — adieu, la jeunesse, adieu tous les plaisirs.

Mais toi, petit oiseau, toi qui as deux ailes, — vole après ma jeunesse et dis-lui de revenir sur ses pas.

Vole après ma jeunesse, dis-lui de revenir à l’instant, — et quand nous nous retrouverons, je paierai bouteille.

— Laisse-là ta jeunesse, puisqu’elle s’est envolée, — car, quand bien même j’aurais quatre ailes, je ne pourrais la rattraper !


— Dix heures ne sont pas sonnées, dit Francès, et nous avons le temps d’entendre chanter encore quelque chose, avant d’aller nous coucher. Vous savez beaucoup de gwerziou et de soniou, Garandel ?

— Certainement que j’en sais beaucoup, assez pour vous chanter, sans discontinuer, pendant huit veillées de suite.

— Eh ! bien, chantez-nous un beau gwerz ou un joli sône.,

— Que vous chanterai-je bien ? Connaissez-vous le gwerz de l’incendie de la Tour de plomb ?

— Non ; chantez-nous le.