Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/238

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avait pas de meilleur métier que celui de voleur, à la condition pourtant d’être adroit et avisé.

Mais, bientôt des plaintes arrivèrent de tous côtés contre lui, la maréchaussée le surveillait de près et le contrariait dans l’exercice de sa profession, si bien qu’il crut prudent de s’éloigner et d’aller exercer ailleurs. Il se dirigea vers Morlaix. Comme il cheminait tranquillement et seul sur la grand’route, il rencontra, entre le Ponthou et Plouigneau, un cavalier de bonne apparence qui lui demanda :

— Où allez-vous ainsi, mon brave homme ?

— Chercher condition, lui répondit Bilz.

— Que savez-vous donc faire ? Quel est votre métier ?

Bilz le regarda en face, et voyant que l’homme ne sentait pas la maréchaussée, il répondit avec assurance :

— Je suis voleur de mon état.

— Ah ! vraiment ? reprit l’autre ; je suis le chef de la bande qui travaille dans ces parages, et si tu veux te joindre à nous, tu n’auras pas lieu de le regretter, car nous faisons de bonnes affaires, par ici ?

Bilz accepta, sans hésiter, et le chef de brigands le conduisit dans un vieux château, au milieu d’un grand bois. Il fut étonné de la grande quantité de butin et de richesses de toute sorte qu’il vit là. Le chef le présenta à ses hommes et l’on passa toute la nuit à boire, à chanter et à se raconter des exploits et des