prit la route de Luxembourg, où il voulait retourner.
Une fois qu’il eut franchi les frontières d’Espagne, comme l’argent ne lui manquait pas, à présent, en passant dans je ne sais quelle ville, il jeta ses habits de mendiant, et s’habilla en riche seigneur. Il arriva sans encombre à Luxembourg, et descendit dans le meilleur hôtel. Le soir, après souper, en causant avec son hôte, il lui demanda ce qu’il y avait de nouveau dans la ville.
— Il n’est question, répondit l’hôte, que du château d’or et d’argent que les habitants de Luxembourg ont fait bâtir, et qui est une véritable merveille.
— Pour qui a-t-on bâti ce château ? demanda Turquin.
— Pour celui que les Luxembourgeois appellent leur sauveur, un homme qui nous a donné de l’eau en abondance, au moment où nous allions tous mourir de soif.
— Vraiment ! et qui est donc cet homme ? habite-t-il son château ?
— Non, il ne l’habite pas encore, car il est allé en voyage, on ne sait où ; mais, on l’attend de jour en jour. Ah ! si vous voyiez ce château ! une vraie merveille, vous dis-je. Les murs en sont d’argent, les fenêtres et les portes, d’or pur, et il y a dans le jardin une fontaine et un étang dont tout le fond est pavé de dalles d’argent…
— Et vous ne savez pas le nom de l’homme à qui est destiné ce beau château ?