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Page:Luzel - Veillées bretonnes, Mauger, 1879.djvu/80

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IV

— Et voilà les histoires de revenants ! dit Ewenn. Pour moi, je crois que tous ces mystères, toutes ces apparitions surnaturelles et effrayantes pourraient trouver leur explication aussi claire et aussi simple que celle-ci, si l’on raisonnait un peu plus, et que l’imagination grossit et transformât les choses un peu moins. Quand on voit ou que l’on entend quelque chose qui ne vous paraît pas ordinaire, il faudrait toujours marcher droit et hardiment à l’apparition ou au bruit, sans trembler et sans se créer des fantômes imaginaires, et l’on serait étonné de voir comme tout cela est simple et naturel. Rappelez-vous le fameux diable de Guernaham. N’est-ce pas ton avis, Francès ?

— Je crois qu’en effet, Ewenn, on trouverait une explication simple et naturelle à bien des choses de ce genre, qui nous paraissent d’abord mystérieuses et inexplicables. Mais, je crois aussi qu’il resterait bien des choses encore qui seront toujours des énigmes pour nous, et que ce monde est rempli de mystères, dont la science nous donnera peut-être un jour le secret.

— Bah ! tu as toujours la même réponse, toi, à laquelle je ne comprends rien du tout, je n’aime pas les réponses évasives.

— Eh ! bien, Ewen, dit Pipi, puisque tu es