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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/166

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plus excellent alicante et un verre de la plus stomachique liqueur.

— Restez au lit, ajouta Julie, monsieur veut que vous ne sortiez pas. Vous êtes malade apparemment, mademoiselle, et mon maître est plein d’attentions. Je vous souhaite une meilleure santé.

Julie prenait ou faisait semblant de prendre le change. En tout cas j’entrai dans ses vues.

— Je te suis obligée, lui dis-je, de l’intérêt que tu prends à ma santé ; tu viens de m’apporter des forces, et déjà je les sens renaître. Dis à monsieur l’abbé que j’espère être bientôt en état de le remercier.

Mon bon chanoine avait compris ma réponse et revint plus bouillant et plus galant que je ne l’avais vu encore.

— Je suis heureux, me dit cet homme charmant, de recevoir tes faveurs et d’apprendre que tu ne dédaignes pas mes hommages.

— J’aurais, répondis-je, grand tort de les dédaigner ; vous me mettez à mon aise et vous me procurez mille voluptueux plaisirs. Ah ! si la fille du pape Urbain X, privée d’une fesse, était à ma place, le docteur Pangloss l’aurait confessée avec autant de grâce que vous m’avez fouettée ; et elle se ferait pendre pour son optimisme. Vous me permettrez bien de ne pas me pendre, du moins avant la communion que vous m’avez promise.

— Prends garde à tes paroles, me dit alors d’un ton majestueux mon sémillant chanoine. Ce mot de communion est consacré par la religion, que je t’ai déjà dit