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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/203

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  Qu’avec quelque joli danseur,
  Vous pourriez perdre votre honneur.
  — Mon Dieu ! ne craignez rien, ma mère,
  Je vous promets de le garder ;
  Ce sera ma plus grande affaire,
  Seulement, je veux regarder.
  Martine, seule dans un coin,
 Les yeux roulants, et les mains sur sa cotte,
  Ne voyait danser que de loin.
Son cousin l’aperçoit et dit : — Fais-tu la sotte ?
 Viens donc danser… — Non pas pour cet instant ;
Je perdrais mon honneur. — Tu badines, l’enfant :
  Il faut le coudre, et que je meure,
  Si je ne le couds tout à l’heure.
  Suis-moi, cousine, entrons ici ;
Viens, je te guérirai de ton grave souci.
  Avec lui, le cousin l’entraîne ;
  L’aiguille en main, ouvre sa gaine ;
  L’enfile et la fourbit si bien,
 Qu’à son honneur il ne manquait plus rien.
  Pourtant il lui vint un scrupule :
— S’il allait retomber !… Ah ! d’horreur j’en recule !
 Je ne veux pas qu’il m’échappe au besoin.
 Cousin, crois-moi, cousons encore un point.
  L’aiguille était dans sa culotte ;
 Mais la cousine en savait le chemin.
  Elle le prend, lève sa cotte,
  Dans son beau con coffre l’engin.
  Le gars charmé de l’aventure,

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