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Page:Lyndamine ou l’Optimisme des pays chauds, 1875.djvu/239

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  Vous boucherez trois orifices
  Qui vous solderont vos services.
 Ce n’était là le compte du pasteur :
 Un tel propos lui donna de l’humeur ;
 Mais il daigna remettre la partie,
 Et la reprendre au risque de sa vie.
  Pourtant la prudente Lison,
Craignit du bon pasteur une séduction :
 À son époux elle en fit confidence.
 — Parbleu ! dit-il, je vas feindre une absence.
 Si de te voir il est encor tenté,
 Je te promets qu’il sera fouetté.
  Le cher curé brûlait de rage
 De ne pouvoir rendre un petit hommage
  À tant de charmes enchanteurs :
  Ainsi soupirent les grandeurs.
 Dans le canton, sans y prendre malice,
 Quelqu’un lui dit que Jacques est absent.
 — Tant mieux, morbleu ! je me ferai justice.
 Hé bien ! Lison, serai-je enfin content ?
 — Hélas ! monsieur, je suis votre servante :
 En vérité, je suis toute tremblante !
 Si, par hasard, quelqu’un vous avait vu,
 Hélas ! monsieur, vous seriez perdu ;
  Et moi, je serais bâtonnée !
 — Belle, non : mais tu seras enculée.
  — Curé, d’abord, tâtons au vin ;
  Le reste ira jusqu’à demain.
 — Tâtons d’abord ta charmante cuvette,