200 . PINDARE. en poussant un cri qui fit frémir d’épouvante la terre et les cieux. ' Ala vue de ce prodige, le fils dffiypérion, Phébus, qui éclaire le monde, se rappelle ses enfants chéris; il leur ordonne d’élever à la nouvelle déesse un autel magnifi- que , et de lui offrir un pompeux sacrifice, pour profiter de l'arrêt du destin qui allait s’exécuter, et s’attirer la fa- veur du grand Jupiter et celle de sa fille guerrière. En même temps le respectable dieu des oracles' les remplit de courage et de joie. Mais souvent l'oubli enve- loppe de ses nuages l’esprit des hommes , et les détourne du droit sentier qu‘i|s devraient suivre. Ainsi les Rho- diens montèrent dans le bois sacré qui couronne la ville , et immolèrent les victimes sans avoir de feu pour les consumer. Cependant Jupiter couvrit l‘autel d’un nuage p d’où s'échappa une abondante pluie d’or, et la déesse leur ' donna de surpasser tous les autres hommes en adresse , pour les ouvrages de la main. Bientôt ils ornèrent les rues de la ville de statues semblables à des hommes vivants, et la Renommée publia partout leur gloire. Ainsi les ta- lents naturels se perfectionnent par les leçons de la sa- , gesse. . . Les anciennes traditions rapportent que l'ile de Rhodes, ensevelie_dans les profonds abimes de la mer, ne parais- sait pas encore , lorsque les dieux se partagèrent le monde, et qu`aucun d’eux n’ayant parlé du Soleil, alors absent, il fut oublié dans le partage. Jupiter, reconnaissant en- suite l'injustice faite au chaste Dieu du jour, allait faire de nouvelles parts , quand Phébus s'y opposa , disant qu'il · voyait s’élever du fond de la mer une île féconde en mois- sons et riche en excellents pâturages. A ces mots, il ordonne ai Lachésis de lever la main en signe d’approbation, et il exige que les dieux, par le plus • Je ne crois point qu'il s’agisse ici de Prométhée , fils dc Japcl; il ms IOII1hlC que llçopdwç fl0ll êû'0 |'CQ(ll'dÉ ¢0l'!'lllIC Ill ll|l’ll0m d°Ap0ll0ll, 8\ . signifier qui lu dans l'uvcnu·. i \
Page:Lyriques grecs - traduction Falconnet.djvu/214
Apparence