Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/188

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Andocide, qui a refusé de partager nos maux, qui ne contribua jamais en rien au salut d’Athènes, prétend aujourd’hui participer aux droits d’une ville qu’il a souillée par ses impiétés !

Il nous a servis, dira-t-on peut-être, par ses richesses, et par ses liaisons intimes avec des princes et des monarques : il vantera tout-à-l’heure ces liaisons quoiqu’il connaisse vos mœurs. Mais de quels services veut-on parler ? Quand ils seraient véritables, quels avantages doivent-ils procurer à un homme qui, faisant commerce avec un vaisseau, [46] voyant les troubles qui agiraient sa patrie et les extrémités où elle était réduite, n’a pas cherché à la secourir en y transportant des provisions de blé[1] ? Les étrangers cependant, domiciliés et autres, se sont crus obligés, par reconnaissance, de transporter des grains à Athènes. Mais vous, Andocide, quel bien avez-vous fait à votre ville ? par quels services avez-vous réparé vos crimes ? comment avez-vous payé à la patrie ce que lui doit chacun de ses enfants ?

[50] Rappelez-vous, ô Athéniens, rappelez-vous les sacrilèges de celui que vous allez juger ; songez à cette fête célèbre qui vous attire la considération de tant de peuples : mais à force de voir les forfaits de ce méchant, à force d’en entendre parler, vous

  1. Andocide prétend le contraire dans ses discours.