Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/92

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de la loi, je lui ai fait subir la juste peine que vous avez cru devoir établir contre de semblables attentats. Paraissez, témoins des faits.

On lit les dépositions.

[30] Greffier, lisez aussi la loi gravée sur la colonne, dans la salle de l'aréopage.

On lit la loi.

Vous l'entendez, Athéniens ; la loi défend au tribunal de l'Aréopage anciennement établi pour juger les meurtres, et qui a recouvré de notre temps le droit d'en connaître[1], la loi lui défend en termes formels de condamner pour meurtre quiconque aura tué un homme surpris en adultère auprès de sa femme. [31] Et le législateur a regardé cette punition comme si juste quand il s'agit d'épouses légitimes, qu'il a voulu même qu'elle eût lieu quand il

  1. Nous voyons dans l'histoire, que Périclès avait beaucoup affaibli l'autorité du sénat de l'Aréopage. Après la mort de ce ministre, dans la vieillesse de Lysias, du temps d'Isocrate et de Démosthène, ce sénat avait recouvré au moins une partie de ses anciens privilèges. Je dis une partie, car, dans son Aréopagitique, Isocrate désire que l'Aréopage recouvre toute l'autorité dont il jouissait anciennement. Au reste, cet endroit du discours prouve que la cause fut plaidée quelques années après la mort de Périclès. Remarquons aussi que le tribunal de l'Aréopage, sans être le seul qui jugeât les causes pour meurtre, était un des principaux.