Page:Lysias - Oeuvres complètes de Lysias, traduites en françois, trad Auger, 1783.djvu/93

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n'est question que de concubines[1], qui méritent beaucoup moins d'attention. Cependant il est clair que s'il eût trouvé une peine plus rigoureuse, il l'eût décernée à l'égard des épouses légitimes : n'en trouvant pas, il a établi la même au sujet des simples concubines. Greffier, lisez-nous une autre loi.

On lit la loi.

[32] Vous l'entendez, Athéniens ; la loi porte que, si quelqu'un déshonore, avec violence, un homme ou un enfant libre, il sera condamné à une amende double de celle qu'il eût payée s'il n'eût déshonoré qu'un esclave. Il encourra la même peine s'il déshonore, avec violence, les femmes auprès desquelles il est permis de tuer un adultère qui les a séduites. [33] Ainsi le législateur a jugé la violence digne d'une moindre peine que la séduction, puisqu'il condamne pour l'une à la mort, et que pour l'autre il double seulement l'amende qu'on eût payée pour un esclave. Il pensait que ceux qui font violence sont odieux à ceux qui la souffrent ; mais que les séducteurs pervertissent les femmes qu'ils ont séduites, au point

  1. Voici comme Démosthène, dans le plaidoyer contre Nééra, s'explique sur les courtisanes, les concubines et les épouses.« Nous avons, dit-il, des courtisanes pour le plaisir, des concubines pour avoir soin de nos personnes, et des épouses pour quelles nous donnent des enfants, et qu'elles règlent avec fidélité l'intérieur de nos maisons. »