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Page:Lytton - Rienzi, le dernier des tribuns de Rome, tome 1, 1865.djvu/41

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RIENZI.


CHAPITRE IV.

Une aventure.

Évitant les courants détachés de la foule dispersée, Adrien Colonna descendit à grands pas une des rues étroites qui menaient à son palais, situé assez loin du théâtre de la récente échauffourée. Son éducation et son passé lui faisaient prendre un profond intérêt, non-seulement aux discordes, aux querelles de sa patrie, mais encore à la scène dont il venait d’être témoin et à l’autorité exercée par Rienzi.

Orphelin, issu d’une branche cadette mais opulente des Colonna, Adrien avait été élevé sous la vigilante tutelle de son parent, ce rusé, mais vaillant Étienne Colonna, de tous les nobles romains le plus puissant, autant par la faveur du pape que par le nombre des mercenaires armés que sa richesse lui permettait d’entretenir. Adrien avait montré de bonne heure ce qu’on regardait, dans ce temps là, comme une disposition extraordinaire pour les travaux d’esprit ; il avait appris beaucoup du peu que l’on savait alors de l’ancienne langue et de l’histoire ancienne de son pays.

Bien qu’Adrien ne fût qu’un adolescent à l’époque où, mis pour la première fois sous les yeux du lecteur, il avait été témoin de l’émotion de Rienzi à la mort de son frère, son bon cœur avait été pénétré de sympathie pour l’affliction de Cola et de honte pour l’indifférence mon-