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La finale -uḥ de skr. pitúḥ, vidúḥ, etc.

I

La finale qui se présente en sanskrit sous la forme -uḥ à la pause et devant sourde, -ur devant sonore repose dans un certain nombre de cas sur un élément originel comprenant r. La chose est évidente en sanskrit même pour les génitifs ablatifs singuliers du type de skr. pitúḥ ; le rapprochement de l'iranien la rend certaine pour les 3es personnes actives du pluriel en -uḥ ; et il se rencontre de plus, à ce qu'il semble, quelques exemples isolés.

Les thèmes en -r- masculins-féminins du sanskrit ont au génitif-ablatif singulier cette finale -úḥ en principe. À priori, on attend pour ce cas deux formes distinctes, suivant qu'il s'agit de mots dont les cas obliques ont le vocalisme prédésinentiel zéro (type skr. pitré, zd piθre, gr. πατρί, arm. hawr, lat. patrī, v. irl. athir) ou de mots dont les cas obliques ont le vocalisme prédésinentiel e. Mais, tandis que, pour toutes les autres séries de thèmes, on trouve ces deux types vocaliques bien distingués au moins dans un certain nombre de mots, par exemple véd. krátve et mánave, pour les thèmes en -u-, les thèmes en -r- ont généralisé en sanskrit le type à vocalisme prédésinentiel zéro, et l’on a par exemple skr. dātré, comme pitré ; le zend a de même instr. zaoθra, dat. zaoθre. En grec et en latin, les noms d’agents en *-ter- ont un vocalisme analogique, mais demeuré distinct de celui des noms de parenté, et comprenant une voyelle prédésinentielle : gr. δώτορι et δοτῆρι, lat. datōri, avec o de l’accusatif singulier et du nominatif pluriel, ē, ō du nominatif singulier, substitués sans doute à un ancien e.

Les noms qui se fléchissaient originairement avec le voca-