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LA FINALE -uḥ DE SKR. pitúḥ, vidúḥ, ETC.


dont la flexion comporte aux cas obliques le vocalisme prédési nentiel zéro : pdtih « mari » (instr. pdtya), gén. abl. pdtyuh mkhâ « compagnon » (dat. sâkhyp.), gén. abl. sdkhyuh jdnî « femme », gén. jdnyuh ; si -uh avait eu une quantité différente de celle de -ah, la substitution aurait été plus difficile. On peut retirer de là une indication : ce n’est sans doute pas par un intermédiaire ^-iiré : ^-urz que indo-iran. ^-rs : ^-rz est devenu skr. -uh : -ur car le groupe *-rs, *-/’i aurait dû laisser trace dans la prosodie védique. Dès lors tout moyen phonétique de faire le départ entre indo-iran. ‘^-rs et indo-iran. *-r en sanskrit fait défaut.


Le traitement skr. -uh de ‘^-vs, et sans doute aussi de ^-r, en fin de mot, qui vient d’être établi, fait difficulté de deux manières :

1° On a une voyelle proprement dite au lieu de la vibrante r qui est conservée dans tous les autres cas en sanskrit védique et ne disparaît que dans la période postvédique, c’est-à-dire seulement en moyen indien, dans les formes prâkritiques ;

2° Le timbre de cette voyelle est toujours ii, alors que en védique les représentants de *r sont tantôt ir et tantôt iir et ceux de *^r tantôt ir et tantôt ur, et que en moyen indien skr. r est représenté suivant les cas par a, i ou ti (v. en dernier lieu, T. Michelson, Amer, Journ. of Phil., XXX, 420 et suiv. et XXXI, 55 et suiv.).


Il faut écarter absolument l’idée que le traitement final skr. -uh, -ur serait un cas particulier du traitement de *-r devant voyelle, c’est-à-dire de *-°r, idée qu’on trouvera indiquée dans Bartholomae, Arische Forschungen, II, 110 ; Brugmann, Grwidr. P, § 506, 3, p. 460 et suiv. ; Abr. de gr. comp., § 200 ; Wackernagel. Ai. Gramm., I, p. 29 ; Thumb, Handbuch des Sanskrit, I, § 427, p. 292.

a) Si l’on peut expliquer ainsi que *-r ait passé à skr. -uh, -ur, on n’explique pas le cas de *-rs : ^-rz donnant skr. -nh : -ur, qui est précisément le seul attesté d’une manière absolument