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XJIMERl — A' .^ YMERIC 22 1

et les troubadours suivants, dans des chartes du xii siècle ', etc., etc. ; si on veut se restreindre à la poésie épique, la « par- ticule honorable » est d'usage courant dans la CiDiso d' Antiocha de Grégoire Bechada, écrite vers ii 30-1 140 -. En revanche, on ne la rencontre pas dans le fragment d'Aigar et Maiirin, qui emploie quelquefois don, comme Girart : ce poème paraît appartenir à la région nord-ouest de la langue d'oc.

Il n'est donc pas douteux que si des poèmes méridionaux ont chanté un Aymeric de Narbonne, il a pu et dû être appelé n Aymeric ou Naymeric. Mais ce n'est pas une simple hypo- thèse : nous avons, en effet, des textes poétiques provençaux où notre héros est ainsi nommé. Le plus ancien se trouve dans le célèbre enseiihamen où Guiraut de Cabreira, grand sei- gneur et troubadour catalan de la fin du xii* siècle % reproche à son joglar Cabra de ne pas connaître suffisamment la matière épique ; il lui dit entre autres :

Ni de Darnais Non sabes mais Com n Aymeric[sJ'en fes lo don +.

��1. Meyer, J^ecueil d'anciens textes, II, n"^ 48, 49, 50.

2. Il est à remarquer que dans ce poème, — au moins dans le fragment de sept cent sept vers qui nous en est parvenu et qu'a publié P. Meyer ( Archives de VOrient latin, t. II, p. 473-494), — on ne trouve en ou » (sans régularité d'ailleurs) que devant le nom de personnages méridionaux : en Gasto de Bearn 27, en Golfers de las Tors 670, n Ugo de Laconha (?) 620, n EhJes de Torviars 622, ;/ Erals de Polinac 6^6,664 (une fois seulement don Gaston 652). Non seulement les noms des Sarrazins en sont toujours privés, mais aussi ceux des hommes du Nord (parfois munis de don ou dan : don Robert Baldoï 11, don Galters rAlanuuis 558,^0» Trenquers 696, dans Ugo lo inaisnes 363); une seule fois on trouve en Ugo de Saint Pol 16, mais au milieu de noms précédés de e ou et, en sorte que c'est sans doute une erreur de scribe.

3 . On a discuté la date où florissait Guiraut de Cabreira ; mais on ne peut douter que ce soit lui dont parle Gervais de Tilbury comme étant mort quelque temps avant l'époque où celui-ci écrivait (1208-1213) et comme ayant figuré en 11 84 dans une fête donnée au palais d'Arles (voy. Chaba- neau, Biogr. des Tronb., p. 97). On peut, sans hésiter, rapporter Vensenba- nien de Guiraut aux vingt dernières années du xne siècle.

4. Bartsch, Denkiiniler derprov. Literatiir, p. 89. — Ce passage est par-

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