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Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/244

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240 LE ROMAN

Quand Cligès paraît dans le palais de l'Empereur d'Allemagne, sa beauté surprend les Allemands, comme celle de Fénice sur- prend les Grecs :

Et cil qui ne le conoissoient De lui esgarder s'angoissoient ; 2796 Et autresi cil s'au rangoissent

Qui Lx pucele ne conoissent.

L'éditeur justifie très bien la leçon (nouvelle) qu'il a adoptée pour le V. 2796 ; je crois seulement qu'il faut lire se avec C plutôt que s'aii (avec SEPT ; R manque, AM ont s'angoissent).

Et Cligès vers les Sesnes point; Dessoz l'escu se clôt et joint, Lance droite, la teste an son : 3554 N'ot mie mains cuer d'un lion,

Mes n'estoit plus d'un autre fors.

Les deux derniers vers ont embarrassé l'éditeur et M. Mussafia ; mais il est clair qu'il faut lire (avec six mss. sur huit) : N'ot mie mains cuer de Sanson, ce qui donne non seulement une rime riche, mais un très bon sens : « Il n'avait pas moins de courage que Samson, mais il n'était pas, comme Samson, d'une force surhumaine », ce qui, naturellement, augmente son mérite.

��361 1 Et valoit (le destrier) avuec un prodome L'avoir Oteviien de Rome.

Il faut lire a lies pour avitcc (A a oes, C oes, R ûiiecs) : on sait que les mss. changent très souvent l'archaïque a lies en aviiec, et M. Fôrster a plus d'une fois rétabli en ce cas la bonne leçon.

A tant es vos Cligès bâtant

4770 Sor un fauve destrier corné.

Le mot coiné est traduit au Glossaire par « bemahnt », « muni d'une crinière » ; mais tout cheval est muni d'une cri- nière. Bien que l'éditeur n'indique pas de variante pour des-

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