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CLIGÉS 327

d'autres portent sur d'autres passages, et il les accompagne d'un précieux commentaire. — M. Mussafia est, à propos de Chrétien, plus royaliste que le roi : il justifie le poète, — contre M. Foerster ! — d'avoir écarté Cligès du secret du breuvage donné à Fénice et d^avoir représenté les médecins de Salerne comme si maladroits en même temps que si féroces (il voit dans ce morceau une satire, poussée au grotesque, contre les médecins). 11 reconnaît pourtant qu'il y a une certaine incohérence dans le récit des tortures de Fénice : il l'attribue à ce que Chrétien a de son chef, — en vue d'un effet poétique qui se produit lorsque Fénice reprend possession d'elle-même, — donné au narcotique qui paralyse le mouvement et endort la sensibilité cette vertu particulière de laisser la perception et la conscience intactes ; je crois plutôt, comme je l'ai dit ci-dessus, que dans le récit de Chrétien sont mêlées deux conceptions au sujet de la mort apparente de Fénice : celle de la simu- lation, qu'il trouvait dans sa source, et celle du narcotique, qu'il avait intro- duite.

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