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Page:Mémoire sur l'indépendance de l'Ukraine, présenté à la Conférence de la paix par la Délégation de la République ukrainienne (1919).djvu/59

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2. La Littérature.

La littérature ukrainienne a réalisé de vastes progrès dans ces dernières années surtout. Elle occupe un des premiers rangs parmi les littératures slaves (elle se place tout de suite après les littératures russe et polonaise). Au XIXe siècle, elle a accompli une grande tâche historique : elle a réveillé le peuple et l’a préparé à la vie politique et à la reconstitution de son État.

Déjà au XIe et XIIe siècles, à l’époque de l’État kiévien, existait une littérature qui avait subi l’influence byzantine. La tradition littéraire de Kiev fut continuée, comme en témoignent les annales galiciennes-volhyniennes des XIIIe et XIVe siècles et aussi les archives de l’État lithuano-russe des XVe et XVIe siècles. Plus tard, à la fin du XVIe siècle et surtout au XVIIe siècle, au moment de la lutte contre les prétentions qu’avaient les Polonais d’imposer leur culture et leur religion, la littérature ukrainienne eut un épanouissement remarquable.

La littérature écrite (et notamment les annales des Cosaques) se rapprocha beaucoup de la langue populaire. Il est nécessaire d’ajouter qu’au XVIIe siècle la littérature et la civilisation ukrainiennes étaient beaucoup plus avancées que celles de la Russie et qu’elles eurent sur ce dernier pays une influence considérable. Le gouvernement russe invitait à Moscou les savants ukrainiens pour qu’ils y organisassent des écoles et travaillassent à l’expansion de la production littéraire. Cette influence civilisatrice se fit sentir davantage encore en Russie après l’union de l’Ukraine avec la Russie. Les plus grands savants et lettrés, à l’époque des réformes de Pierre Ier, Theophan Prokopovitch, Stephan Iavorsky, Dmytro Rostovsky, Silvestre Medvediv, Epiphan Slovinetzky, furent des Ukrainiens. Élèves de l’Académie de Kiev, ils avaient été appelés, en qualité de professeurs, à Moscou et à Pétrograd. Le XVIIe siècle connut comme écrivains ukrainiens Smotrytzkv, Sakovitch, Petro Mohyla, Baranovitch, Radzielovsky, Hizel.

L’instruction était alors très répandue en Ukraine : des écoles